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      Aujourd'hui, c'est pas mon agenda mais mon sac que j'ai customisé. Sur un fil de nylon en bas j'ai enfilé plusieurs petites roues (que j'avais achetées exprès) qui donnent un petit air steampunk, sur la fermeture, une tresse et un petit pendentif qui me faisait penser à l'arbre d'Elendil (pour le petit air hippie), et après avoir bien galéré pour savoir quoi faire (vu que l'encre de mon Posca blanc était absorbée par le tissus èwé), j'ai eu la merveilleuse idée d'utiliser un sachet à parapluie (hum.) pour écrire dessus, "In Metal We Trust", peur lé pétit keuté metalleux yeah bref. J'ai bien galéré à coudre sur le sac, le tissus était épais et il fallait pas prendre la doublure avec :')

    Enfin bref, je garde le même sac que l'année dernière tout en en ayant un différent c'est-y pas beau la vie. Vous pouvez aussi admirer sur la magnifique photo mes magnifiques genoux et ma magnifique brosse.

    (Vous pouvez clic clic la photo pour voir plus gros si vous êtes bigleux (comme moi, les myopes domineront le monde), ou si vous êtes sur l'ordi à 4h du matin et que vous avez mal aux nyeux.)

    Cartable 2015-2016

      Bonne rentrée à tous :')

     

     

    Ce matin je ne savais pas trop quoi faire alors (toujours avec mon Posca chéri) j'ai écrit quelques morceaux de chansons que j'aime bien sur l'envers des lanières^^

    Il y a Ace of Spades de Motörhead, Pictured life de Scorpions, Star Queen d'Ensiferum, et derrière mais on le voit pas, Thousandfold d'Eluveitie.

    Cartable 2015-2016 (toujours by meee)


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  •      Salut, je tenais juste à faire partager mon dur labeur d'aujourd'hui. J'ai passé presque toute mon après midi dessus :') J'ai acheté un agenda uniformément noir (enfin, le protège cahier, l'agenda est uniformément blanc lui). Et avec mon pitit feutre Pocsa blanc et un marqueur noir, j'ai gribouillé comme j'ai pu  pour avoir un agenda de metalleuse à la rentrée.
    Bref, vous pouvez retrouver dessus l'incontournable AC / DC, Alestorm, le groupe de pirate metal (un de mes préféré *^*), et Amaranthe (le N est un peu bousillé :') ), ainsi qu'un triangle celtique refait à ma sauce, et un pitit signe des cornes avec l'année (enfin je suppose que vous avez des yeux et que vous l'avez vu).

     Voilà^^

    Agenda Enavres 2015-2016

    (Désolée de la qualité de la photo, je l'ai prise avec mon téléphone)

    Les logos des groupes :

    Logo Amaranthe

    Logo AC / DC

    Logo Alestorm


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  • Il lui sembla s'éveiller d'un long sommeil. Mais avait-il même dormi ? Sortait-il d'une transe, d'un long sommeil, d'un couloir de ténèbres, ou simplement de son propre esprit ? Il n'aurait su le dire. La seule chose qu'il sentait était son lourd scaphandre d'astronaute qui l'enveloppait comme un cocon l'eût fait d'une chenille. Il flottait dans le vide, un néant incertain, où l'unique objet qui apportait une preuve tangible que la matière existait était donc son scaphandre, dont, bien qu'il fut en apesanteur, il ressentait étrangement la masse autour de lui.

    Depuis combien de temps dérivait-il en ce lieu sans dimensions ? Dérivait-il d'ailleurs, où était-il en suspension sur le même point depuis ce qu'il nommait son éveil ? Autre question encore, cet endroit n'avait il aucune dimension, ou des milliers ? Tant d'interrogations se bousculait dans sa tête. Et puis, comment diable se faisait-il qu'il se trouvât ici, dans un lieu perdu, probablement à des milles et des milles de toute source de vie, sans aucun souvenir de ce qui l'y avait amené ?

    Tout cela était particulièrement étrange. Non seulement il ne conservait rien dans sa mémoire qui lui indiquât le pourquoi et le comment de sa présence ici (ou nulle part ?), il ne savait rien non plus de sa vie antérieure. Une femme, des enfants l'attendaient-ils peut être ailleurs ? Comment même pouvait-il savoir ce qu'était une femme et des enfants s'il n'avait pas vécu auparavant ? Et comment ne s'en rappellerait-il pas s'il en avait eu ? Venait-il de naître ? Était il une expérience scientifique ? Ou juste devenu amnésique ?

    Le temps et la non-matière autour de lui semblaient immuables. Rien n'avait changé. Toujours ce noir, cette obscurité omniprésente mais pas le moins oppressante. Comment respirait-il au fait ? Avait-il le besoin de respirer ? Il ne s'en rendait pas compte. Il essaya de parler, de sentir vibrer ses cordes vocales, mais bien que sa bouche s'ouvrit, s'il parla, il n'entendit ni ne ressentit aucun son.

    Au bout d'un certain temps – une seconde ? Un an ?-, il se sentit aspiré. Au fur et à mesure de sa progression, car il progressait, c'était indubitable, bien qu'aucun changement visible ou sonore ne parut, le temps se rallongeait et se raccourcissait par à-coups. Il ne savait comment mais il en avait conscience.

    Les ténèbres environnantes s'illuminèrent brusquement. Il n'eut pas mal aux yeux, loin de là, cette lumière semblait pure, divine, bien que d'une luminosité qui paraissait au-delà de ce que l’œil humain aurait pu supporter. Cette lumière formait un long tube autour de lui, comme un vortex lumineux qui l'aspirât loin de l'obscurité.

    Le vide environnant devint soudain solide. Un sol c'était formé à ses pieds. Il avait quitté la vortex, mais celui ci brillait toujours de mille feux devant lui, éclairant un monde qui naissait à peine. Des volutes lumineuses rouges et bleues venues de nulle part illuminaient une lointaine planète haut dans le ciel, et le sol en dessous de lui s'étendait loin à l'horizon, au bout duquel le vortex allait se perdre. Des étoiles brillaient tout autour.

    Si un quelconque observateur s'était trouvé là, il se serait sans doute demandé si ce qu'il voyait était bien réel, ou s'il sombrait dans la folie. Une vision irréelle s'offrait à lui : celle d'un homme vêtu d'une combinaison spatiale dominant le monde et l'univers tout entier, dans un chatoiement de couleurs sanglantes et aquatiques. Avec un peu d'imagination, on aurait pu avoir l'impression qu'Excalibur venait d'être tirée de sa pierre et que son porteur était touché par la grâce.

    L'on était pas bien loin de ça. 

    Un Dieu était né.


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  •    La barque dérivait lentement sur l'océan infini. La jeune femme à son bord, attendant qu'il fasse nuit pour espérer pouvoir se situer vaguement puis se diriger, était accoudée au bord de sa coquille de noix qui était sa seule chance de retrouver un la terre, ou du moins quelqu'un qui pourrait l'y emmener. Elle s'était retrouvée seule, quelque heures plus tôt, en plein milieu de la mer sous le soleil accablant de midi, ne sachant pas pourquoi elle était là. Il lui semblait avoir un trou de plusieurs jours dans son cerveau. Pensive, elle regardait le soleil qui dardait ses derniers rayons. L'océan avait une teinte violette qu'elle adorait, mais à ce moment son esprit était bien loin du crépuscule. Les étoiles qui apparaîtraient bientôt en haut du firmament pourraient alors contempler de leur perchoir cette petite barque portée par les légers courants, avec à son bord une belle jeune femme aux cheveux blonds ondulants dans la faible brise qu'on trouvait loin des côtes, dans la belle lumière chaude du début de la nuit. Des étoiles d'or brillaient à ses oreilles, en écho à celles d'en haut qui la saluaient. Le col de son grand manteau noir lui chatouillait le menton mais elle n'en avait que faire. Malgré tout, il lui semblait que, bien qu'indistincte, l'ombre de la mort planait quelque part derrière elle, et il lui semblait entendre, à travers le bruit du roulis contre la coque du canot, quelque sinistre grincement provenant de la faux que la mort prenait avec elle.

    Son esprit était sur la Comète des Mers, son navire qu'elle chérissait tant. La veille, ou peut être une semaine plus tôt, après un abordage qui fut un succès, au partage du butin, pour une raison inconnue, ses gars qui savaient se montrer patient et compréhensif quant à leur part, avaient dû se rebeller contre elle. Elle ne voyait pas d'autre raison pour expliquer le fait qu'elle se retrouve abandonnée, sans vivre ni eau, avec juste la force de ses bras pour pouvoir ramer et la rapporter à un lieu plus clément que celui, au caractère changeant, de l'océan. Il lui semblait se remémorer une énième beuverie, et un énorme mal de crâne, puis le noir. Plus rien d'autre n’apparaissait dans son esprit après ceci. La gueule de bois venait après le trou noir au réveil le matin normalement. Pourtant, elle n'avait pas cette sensation de lourdeur, ni d'être encore perdue dans les vapes de l'alcool. Elle passa sa main dans ses cheveux, et la grosse bosse qu'elle sentit sous ses doigts lui apporta l'explication qu'elle cherchait. On avait du l’assommer. Qui ? Pourquoi ? Comment ? Tous ses marins étaient autant voir beaucoup plus pour la plupart sous l'effet enivrant du rhum. Et pourquoi ne l'avaient-ils pas tuée ? Au moins, ils auraient été sûrs qu'elle ne leur causerait plus de problèmes. Ses chances de survie, bien que minimes, étaient présentes.

     

    Les premières étoiles naissaient dans le ciel. La plus brillante, l'étoile du nord, apparut à la perpendiculaire imaginaire de l'endroit où s'était couché le soleil, logiquement. La disposition des constellations, très semblable à celle qu'elle observait chaque soir et chaque matin avant l'aube, lui apprit néanmoins qu'elle se trouvait loin de toute terre, recensée sur ses cartes, du moins. Elle se prit la tête dans les mains. Le désespoir ne l'accablait pas encore, mais elle savait que si elle ne trouvait pas vite une idée, il finirait tôt ou tard par arriver et amoindrir encore considérablement ses chances de se sortir de cette situation.

     

    Les étoiles se reflétaient sur le miroir d'eau lisse et infini qu'était l'océan. Le ciel n'était jamais plus beau que la nuit, constellé de lointains astres, non dissimulé par l'éclat de la lune qui ne montrait qu'un croissant. Au fur et à mesure, d'autres étoiles apparurent dans l'eau, sans qu'elle s'en rende d'abord compte. Elle finit par baisser les yeux de sa contemplation muette du ciel, ayant décidé de ramer vers l'est aussi longtemps qu'elle le pourrait, plus ou moins portée par les courants qui allaient plutôt dans cette direction. En prenant les rames et les mettant dans l'eau, elle s'aperçut enfin de l'anormalité de sa situation. L'eau brillait de mille feux, bien plus que la lune là haut perchée au dessus d'elle. Elle avait déjà entendu parler de pareille chose, mais sans jamais vraiment y croire. Cet étrange phénomène était dû à la présence de plancton luminescent, mais elle ne pouvait le savoir. Elle observait, fascinée, l'étrange ballet des légères volutes phosphorescentes qu'il y avait. Cela lui semblait un bon présage. Pourquoi des anges marins se montreraient-ils, sinon pour son bien ?

     

    Elle ferma les yeux quelques instants. Quand elle les rouvrit, sans raison précise, elle se mit à chanter. Son chant venait du plus profond d'elle, mais aussi du plus profond des âges, et du plus profond des fonds marins. Sa voix était envoûtante, bien que personne ne fut là pour l'entendre, quiconque aurait été présent aurait été subjugué par la magnificence et l'émotion qui ressortait de cette mélodie sans réelles paroles. Peu à peu, sans qu'elle ne s'en rende compte tout à fait, les tourbillons lumineux s'écartèrent pour faire place à d'étranges visages qui sortaient de l'eau. Elle chantait, sans savoir pourquoi, sans savoir ce qu'elle disait, sans savoir d'où elle connaissait ce chant sans comprendre. Les êtres de l'eau lui répondirent, en chantant eux aussi. Leur chant avait une tonalité bien différente, semblait être faite d'eau, la voix qui sortait de leur bouche donnait l'impression de ne pas pouvoir être écoutée sans encourir on ne savait quoi après, que ce soit en bien ou en mal. Tout autant que leur chant était saisissant leur visage. La peau lisse, bleutée, des traits fins, des yeux sans réelle couleur, perçant l'âme comme des braises, une chevelure ayant l'air d'être faite d'algue mais plus douce, fournie et brillante que la queue touffue d'un renard. Les êtres de l'eau ne sortaient pas de celle ci plus haut qu'au niveau du buste, mais les planctons lumineux c'étaient collés tout contre le corps de ses étranges créatures, dont on pouvait voir, grâce à la légère lumière, un bas de corps semblable à celui de n'importe quelle créature marine. Ces sirènes, pouvait elle clairement les appeler à présent, bien qu'ayant la partie supérieure du corps de mêmes dimensions que le sien, avaient leur queue longue facilement d'une demi douzaine de mètre chacune. De légères nageoires aussi transparentes que des ailes de fées apparaissaient tantôt, donnant des airs de légèretés aériennes à ces puissants membres ayant parcouru bien plus que 20 000 lieues sous les océans, sous plusieurs tonnes d'eau sans doutes parfois.

     

    Quand le chant s'arrêta, les êtres de l'eau se turent à leur tour. Ils restèrent quelques instants, avant de replonger silencieusement dans les profondeurs abyssales, leurs queues brillant de plus au pus faiblement au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient.

     

    L'océan semblait vide de toute vie. Si elle n'avait su les merveilles qu'on pouvait y trouver, elle se serait crue perdue au milieu d'un néant liquide. Aucun son, aucun vent ne venait créer de légères ridules sur l'eau qui pourtant étaient toujours présentes habituellement. Il semblait que le courant même avait disparu, que la barque ne bougeait plus d'un iota sur la vaste surface. Rien ne troublait le silence.

     

    Tout d'un coup, il lui sembla sentir le vent sur son visage, venant directement en face d'elle. Elle se rendit peu à peu compte que ce vent étrange n'était dû qu'à la vitesse du canot qui, poussé par une force inconnue, se dirigeait seul vers une destination qui l'était tout autant. Une traînée lumineuse se voyait dans l'écume derrière le petit bateau, qui allait, vite, plus du vite, prenait de la vitesse étonnamment rapidement. Le vent dans les cheveux, les mains crispées sur les rebords de son compagnon de bois, bien que légèrement effrayée, elle se sentait libre. Libre, et vivante. L'immensité face à soit, la solitude, les profondeurs inexplorées de l'espace, un vent qui n'existait pas mais qui était pourtant bien présent...

     

    Menée sans le savoir par le chant des sirènes, elle s'évadait, loin, bien loin, à un endroit où, même sur la Comète de Mers, elle n'aurait osé rêvé aller...


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    Après une folle pirouette, les deux paires d'yeux verts se retrouvèrent face à face. Le décor, derrière eux, était flou, seule la lueur devant elle lui semblait réelle. Une étrange musique, comme venue de nulle part, résonnait. Elle sentait une main posée contre sa taille qui rapprochait leurs deux corps. Le beau visage se pencha vers elle, et une boucle noire lui caressa l'arcade. Un nez chatouilla le sien. Leurs deux visages se rapprochaient, et leurs souffles se mêlaient, quand...

     

    Elle se réveilla en sursaut. Elle se redressa sur son lit, toute en sueur. Adossée au mur derrière elle, faisant face à la fenêtre lui montrant une lune presque pleine, elle se prit la tête dans les mains. Un énième rêve était venu à elle dans son sommeil, lui montrant l'énième visage d'un inconnu qui se penchait vers elle pour l'embrasser, avant qu'elle se réveille brusquement, interrompant la féerie. Peut être était-ce mieux pour elle d'ailleurs, se disait elle une encore une fois, de se réveiller avant d'avoir accompli ses songes. D'un mouvement sec du cou, elle rejeta ses cheveux trempés de sueur derrière elle, et appuya son crâne contre le mur, dont la vague fraîcheur lui remit quelque peu les idées en place.

     

    Qu'avais-je fais pour mériter ça ?, se demandait elle. De jeunes gens défilaient devant elles comme les jours qui passaient, inintéressants, tandis que d'autres anonymes peuplaient invariablement ses nuits. Avant cette période, où, à présent, elle n'aimait plus personne et pensait qu'elle méritait sa solitude, elle se prenait souvent à répéter à qui voulait l'entendre ses constantes déceptions amoureuses. « J'ai aimé et j'ai été aimée, mais jamais les deux en même temps. » Dorénavant, les jeunes garçons qui habitaient ses rêves étaient tous des mélanges d'autres qu'elle avait déjà aimés antérieurement. Les yeux verts de l'un, les cheveux noirs d'un autre, le sourire lumineux d'un troisième... Tant et tant de garçons qui, chacun leur tour, avaient été la source d'espoirs toujours défectueux. De temps en temps, le nez droit ou les larges épaules de garçons l'ayant aimée sans réponse apparaissaient aussi, la faisant se sentir coupable et l'énervant. Quand rencontrerait elle enfin quelqu'un qui l'aimât en retour ?

     

    La vie était parfois tellement injuste. Perdue dans ses pensées, elle se rendormit. Les premières lueurs du soleil au petit matin la réveillèrent agréablement. La légère chaleur de ses rayons lui chatouillèrent le visage. Quelques minutes plus tard, après s'être préparée, elle sortit. C'était un dimanche matin de début d'été, la fraîcheur de la matinée n'était pas désagréable. Elle sourit au jeune stagiaire de quelques années à peine de plus qu'elle lorsqu'il lui donna son pain. Après être retournée chez elle et l'avoir déposé sur la table, elle siffla son chien, un fier husky roux, et sortit sa bicyclette. Rouler et courir dans la forêt derrière chez elle, faire la course avec son ami animal, surtout dans les premières heures de la journée était pour elle un vrai soulagement. Elle attendait se moment toute la semaine, espérant toujours secrètement finir par tomber sur quelqu'un de son âge. Espoir qui n'était jamais résolu, jusqu'à présent en tous cas.

     

    Mais rouler avec son chien dans la fraîcheur du matin était tellement agréable qu'elle en oubliait tout. Plus rien ne comptait pour elle d'autre que le bruit des feuilles mortes craquant sous ses roues, les chants des oiseaux accompagnant sa route, le calme du dimanche, les discrets halètements d'Ido, son husky, les premiers rayons de lumière perçant la voûte des arbres au dessus d'elle... Quelques instants, un papillon voleta autour de sa tête, avant de s'éloigner vers une des multiples fleurettes sur le bord du chemin. Était-ce ça, le bonheur ?, se demandait elle.

     

    Une seule chose manquait à ce tableau : quelqu'un qui pédalerait à ses côtés. Cette sombre pensée vint rompre le charme : l'aimerait-on un jour, et elle en retour ? Cela lui semblait mal parti. Une fois de plus elle se répéta ce qu'elle disait tout le temps : j'ai aimé, j'ai été aimée, pourquoi donc jamais les deux à la fois ? La tête perdue dans de sombres nuages, elle ne faisait plus attention au chemin qu'elle empruntait. Elle ne vit pas la cime des arbres s'épaissir, les plantes au sol devenir plus rare. La lumière ambiante faiblissait. Les discrets aboiements d'Ido ne lui permirent pas de retrouver ses esprits.

     

    Un trou sur le passage la ramena brusquement à la réalité en la faisant s'envoler plusieurs mètres plus loin, et atterrir brutalement, sur un gros rocher près d'un arbre visiblement centenaire. Sonnée, elle essaya de se relever pour repartir, quand une douleur atroce lui déchira les jambes. Après avoir baissée les yeux, elle se rendit compte que ses chevilles et ses genoux formaient des angles étranges et tout sauf naturels. Elle faillit tourner de l’œil, mais Ido se précipita, et se pressa contre elle sous son bras. Livide, elle tenta de se redresser avec l'aide du husky, mais la douleur fut trop forte. Sa bicyclette, toute déformée, traînait lamentablement à côté, une roue tournoyant toujours dans le vide. Rampant, tirée par Ido, elle essaya d'avancer autant qu'elle le put, retenant ses cris autant qu'il était possible. Ido gémissait doucement contre son flanc.

     

    Un coup de feu retentit soudain, rompant un silence rendu lourd par l'absence de pépiements d'oiseaux et autres bruits forestiers. Elle n'eut que le temps de penser qu'elle avait oublié le début de la saison de la chasse, et qu'elle mourrait abandonnée dans une forêt loin de tout, sans avoir trouvé l'amour une seule fois dans sa vie trop brève. Une larme coula sur sa joue, mais n'atteignit jamais le sol. Sa dernière vision ne fut même pas le visage joyeux du chasseur qui croyait avoir fait une belle prise, puis qui se décomposa en voyant la nature de celle ci. Elle entendit juste le hurlement lointain, très lointain, dans les brumes qui l'enveloppaient, d'Ido qui chantait de son cri de loup, à la mort.

     



     


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