• Le chevalier et le dragon

    TEXTE ÉCRIT POUR LE CONCOURS D'EMMAAAH QUE VOUS POUVEZ CONSULTER ICI, POUR L'INSTANT IL N'Y A QU'UN PREMIER JET, SI J'IA LE COURAGE UN DEUXIÈME (MEILLEUR J'ESPÈRE^^) SUIVRA. 

    Les règles étaient : 

    Sujet : Vous êtes un dragon de plusieurs millénaires. Un jour, un petit bonhomme entre dans votre grotte. Vous décidez de vous amuser un peu avec lui avant de le croquer.

    Contrainte : Le dragon doit parler en rimes.

    BONNE LECTURE, BONNE CHANCE AUX AUTRES PARTICIPANTS^^

  •  

    Il avançait à tâtons dans le noir le plus complet qui soit. Les seuls bruits qui l'accompagnaient étaient ceux de ses pas, de sa respiration saccadée et d'un grondement lointain et régulier. Ce grondement au loin, résonnant entre les parois suintant d'humidité de la caverne, n'avait rien de rassurant. Pourtant le preux chevalier continuait son chemin, faisant fis de son armure qui l'alourdissait et lui tenait chaud, si chaud. Il faisait étonnement moite dans cette grotte, bien plus chaud et humide qu'il aurait dû le faire aussi profondément dans le ventre de la montagne dans laquelle il avançait. Tout à coup, il buta contre un mur. Ce mur avait une consistance étrange. Il était trop mou pour être de la pierre, et trop dur pour de la terre. Il avait une texture vaguement… écailleuse. Il tapa du poing dessus. Le grondement, qui avait amplifié, se tue soudain. Et lentement, le mur s'ouvrit pour laisser place à un œil énorme, jaune, à la pupille noire fendue, éclairant un peu la grotte, qui s'avéra être plus qu'une grotte. Il y avait de l'or et des joyaux brillant faiblement dans la lueur de l'œil dragonesque. Cet œil en question se referma lentement pour se rouvrir aussitôt, encore plus lumineux. Le chevalier se mit à trembler. Pourquoi diable avait-il accepté cette mission ? Toujours à la recherche de quêtes plus dangereuses les unes que les autres, il était bien trop téméraire. Il se rendit compte ce jour là (ou cette nuit ? cela faisait tellement longtemps qu'il marchait dans la montagne, sans voir la lumière du jour, avançant les mains le long des parois sans aucun repère de temps), qu'il était allé loin. Trop loin, bien plus loin qu'aucun humain n'était jamais allé. Il serait le premier, mais aussi le dernier. L'œil se referma une seconde fois, et le grondement reprit, plus puissant encore qu'avant, le sol trembla, et quand il se rouvrit, il se trouvait à plusieurs mètres au dessus du sol. Le dragon ouvrit son deuxième œil, et cracha une petite flammèche dans un coin. La salle fut illuminée, et la température monta encore d'un cran. Le chevalier tremblait dans sa lourde armure et tremblait des dents, bien qu'il ne fasse pas froid. Même son courage légendaire ne pouvait pas ne pas être envahi par la peur devant une pareille créature. Alors qu'il était sur le point de s'évanouir tout à fait non glorieusement, une odeur fétide envahi l'endroit. Le gigantesque dragon avait ouvert sa gueule. Le chevalier tomba à genoux, tremblant de tout son corps.

    " - Qui es-tu misérable mortel, 

    pour venir troubler mon repos éternel ? lança le monstre de sa voix évoquant un tremblement de terre.

    - Je… je…" Le chevalier était incapable de répondre, pétrifié par le terreur. Le dragon bougea son long cou sinueux pour que son œil se retrouve face au visage de l'homme. Une lueur malsaine y brillait, qui se reflétait aussi dans sa voix quand il parlait?

    " - Après toutes ces années, 

    vous n'avez pas changés,

    Vous les humains, 

    qui reviennent toujours un matin,

    Pour la gloire, l'honneur et les richesses, 

    alors que vous ne valez plus rien devant ma fureur maîtresse.

    Mais j'en avais assez de se repos,

    pour te récompenser de ton courage,

    je n'userais pas maintenant de ma rage.

    Prend tout ce qu'il te faut,

    Puis cours, cours, essaye de fuir,

    Si tu y parviens,

    ce qui n'arrivera point,

    je te laisse partir.

    Si en revanche je t'attrape

    Avant que tu te carapates,

    Sur place je te dévore,

    Et t'emporte avec mon or." Un gros rire retenti dans la caverne. Le dragon se souleva, et la chaleur augmenta encore. Le chevalier put maintenant voir sur quoi le dragon dormait. De la lave en fusion. De son énorme ventre gouttaient encore de quelques gouttes du magma qui n'était pas tombées. Le chevalier savait qu'il ne s'en sortirait pas. Mais, entre mourir sur place et avoir une infime, une minuscule chance de s'en sortir, le choix était rapidement fait. Il plongea sa main dans le trésor, se retourna et couru de toutes les forces que sa lourde armure lui permettait d'avancer. Si il y avait eu des courses à pied et en armure, ce jour là, il les aurait gagnées haut la main. La peur donne des ailes, à ce qu'on dit. Il venait de le vérifier se jour là. Il n'entendit pas le dragon bouger. Celui ci devait se dire que vu la taille du tunnel amenant ici, la faible endurance des humains, mêmes bourrés d'adrénalines, et que lui le rejoindrais de toutes façons en quelques pas, ce n'était pas la peine de se presser. Le chevalier couru pendant ce qui lui parut des heures avant d'oser regarder derrière lui. 

    Il n'aurait pas du.

    Par il ne savait quel miracle, la gueule enflammé et pleine de crocs dragon se trouvait nez à nez avec lui. Sa dernière interrogation avant de mourir carbonisé par le feu du dragon, fondu dans son armure à cause de la chaleur, croqué puis digéré dans son immense estomac, fut : "Mais comment une telle masse a-t-elle pu me suivre aussi discrètement ?". Il entendit vaguement résonner au loin la voix rauque du dragon qui disait "quel insignifiant et idiot humain pour avoir cru pouvoir m'échapper si facilement" suivi d'un rire grave et puissant, avant d'être décomposé par les sucs gastriques acide du ventre de la bête, et mort de la mort la moins glorieuse qui fut.


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