• Milo Hawkins, Astrid Chel et le Temple Perdu

    Hello, j'ai participé au concours d'écriture de Short Edition aujourd'hui, et je devais écrire 6000 caractères sur le thème suivant : "A côté de la plaque !"

    Donc, vous pouvez consulter ici ma participation ! Votez pour moi et laissez-y moi un petit commentaire ! 

    Bien évidemment, 6000 caractères, surtout espaces compris, c'est trèèès court... Donc voici ma version, avant l'amputation. Dites moi laquelle vous préférez !

     

     

    Milo Hawkins avait toujours rêvé d’aventure. Comme il le disait lui-même, il avait ça dans le sang, ce à quoi sa comparse de toujours, Astrid Chel, lui répondait toujours que non, on n’y trouvait que de l’hémoglobine et des plaquettes. Il finissait alors invariablement par lui jeter un regarde de travers, et lui répondait avec un air de conspirateur qu’elle allait voir ce qu’elle allait voir.

    Astrid était pourtant semblable à Milo sur cet aspect-là : elle avait la panoplie parfaite de l’aventurière, de la boussole au sac à dos énorme en passant par le lasso et le pistolet à eau (« bouillante ! »). Très rêveuse, elle était cependant bien plus terre à terre, et c’est pour ça qu’elle ne le crut qu’en voyant l’île déserte apparaître sous ses yeux depuis le petit avion : en effet, elle devait bien admettre qu’il était étrange que cette minuscule île n’apparaisse sur aucune des cartes qu’ils avaient « empruntées » dans les différentes bibliothèques du monde. Milo, maigrichon, avait une fougue, une ardeur et une détermination qui pouvaient déplacer des montagnes, et elle en avait à présent la preuve sous les yeux.

    « C’est parti ! » cria-t-elle, enthousiaste, en posant le pied sur l’île. La petite plage sur laquelle ils avaient atterri avait des allures paradisiaques, mais la jungle à quelques pas nettement moins. Milo, prévoyant, enfilait déjà diverses protections, bouclait son sac à dos, et tenait fermement une machette dans chaque main, tenant une carte sortie d’on-ne-savait-où entre ses lèvres. « C’est notre première aventure, il faut faire ça selon les règles de l’art », dit-il.

    Choufff ! un coup de machette sur les lianes qui bloquent le passage.

    Fffut ! une petite fléchette sur les bestioles qui s’approchent d’un peu trop près.

    Clac ! un moustique en moins.

    Aïe ! Milo faisant tomber sa grosse boussole bourrée de gadget sur son pied.

    Enfin, après une difficile progression, les deux compagnons virent apparaître les premières traces de ce qu’ils venaient chercher. Des ruines, un vieux temple visiblement abandonné depuis quelques millénaires, à vu de nez. Ils décidèrent de camper un peu, avant d’y entrer. A la lumière du feu de camp, qu’ils avaient pris grand soin d’entourer de pierres pour ne pas mettre le feu à la forêt (« qui, vu l’humidité, ne risque pas grand-chose, quand même ! »), ils révisèrent tout ce qu’ils savaient sur l’exploration des vieux temples abandonnés sur des îles perdues au milieu de l’océan. Le gros sac à dos qu’ils avaient emporté se délesta de ce qui leur servirait le moins, et tous les J. Vernes, R. Crusoé, Arsène Lupin, Han Solo, C. Colomb, Sinbad, furent entassés dans l’entrée. Si tout se passait comme prévu, ils rencontreraient des passages secrets, des conduits étroits, et des ponts d’équilibristes : il leur faudrait donc être équipés léger. Ils ne conservèrent que Lara Croft et Indiana Jones avec eux.

    Parés à toute éventualité, ils entrèrent dans ce qui ressemblait à la gueule béante d’un gorille en colère. Milo eut adoré allumer des torches, mais Astrid le rappela à l’ordre : avec des lampes frontales, ils auraient les mains libres. Fallait-il vraiment lui rappeler tous ceux qui périrent bêtement parce qu’ils avaient les mains occupées ? Et puis, avec des piles dans les poches, ils ne risquaient ni de se brûler, ni de se retrouver dans le noir.

    Quand ils durent traverser une rivière de serpent, il se permit un « Ah ! je t’avais dit que les torches auraient pu nous aider ! » mais rangea bien vite sa langue dans sa poche en courant à toute allure comme il le put pour atteindre l’autre bord. Après avoir, ensuite, sauté un gouffre accrochés à des lianes qu’ils avaient tressées pour les renforcer, combattus une armada de chauves-souris en colère, été effrayés par un raz-de-marée de perce-oreilles, escaladé une falaise piégée, et vaincu un labyrinthe en ruine, ils parvinrent enfin au terme de leur quête. « Enfin, il nous reste quand même le retour », fit judicieusement remarquer Astrid. Devant eux, s’étendait une gigantesque caverne, éclairée par un cratère au plafond, loin au-dessus d’eux, « comme un volcan creux », analysa Milo, en redressant ses lunettes d’aventurier (c’est-à-dire qu’il les avait renforcées pour l’occasion, accrochées à un support de cuir). Sur le sol, un immense damier de dalles et de plaques de métal. Aux murs, des crânes empilés à perte de vue dont les yeux rougeoyaient, comme si se trouvait derrière eux un rideau de lave.

    « Alors, faisons un bilan : nous avons rencontré :

    A)    L’épreuve des serpents ;

    B)    La falaise de l’infortune ;

    C)    Le labyrinthe de la misère ;

    D)    Le gouffre de la détresse ;

    E)    L’obstacle des insectes grouillants ;

    F)    Le défi des vampires volants.

    En suivant la logique, il nous reste à affronter des choses du type dalles piégées, pics qui tombent du plafond, faux-trésor, troupe d’indigène, sol miné, complainte de sirène. Vu la caverne, je penche plutôt pour les dalles et le sol en chausse-trappes, le faux trésor une fois qu’on aura atteint le centre de la pièce, et peut-être les cannibales à la sortie. » Astrid était d’accord avec son analyse. Etant donné que c’était plutôt elle, l’intuitive, elle plissa les yeux quelques instants avant de s’élancer, Milo la suivrait ensuite. Dalle, plaque, dalle, dalle, saut sur la plaque en diagonale vers la droite. Près de la paroi, on évitait trois fois de suite les dalles, on marchait sur la limite dalle-plaque, puis à nouveau dalle, plaque, dalle, dalle, saut sur la plaque. Ça y est, elle était au centre, sous la lumière, à côté du petit autel ! « Rejoins moi Milo, fais comme moi ! »

    Elle suivit sa progression avec concentration. Milo, très excité, aurait tôt fait de faire un faux pas, elle le savait. « Attention, passe à côté de la plaque ! A COTE DE LA PLAQUE, MILO !! » Ffffiouchhh, le sol s’ouvrit sous lui, il disparut à l’intérieur, et elle le vit réapparaître quand il traversa le mur des crânes, pendu par une cheville par une liane accrochée au plafond. Soulagée pour son ami, elle s’occupa alors du trésor pour lequel ils avaient accompli ce périple : sur le modèle de son modèle, Indiana Jones, elle échangea d’un mouvement fluide la statuette dorée avec un gros manuel, de même poids, qu’ils avaient emporté exprès. Satisfaite de voir que les murs ne se resserrèrent pas sur elle, ni que la pièce ne s’emplît peu à peu de lave en fusion, elle s’occupa alors de son compagnon et de trouver un moyen de sortir de là.

    En équilibre sur les bords du petit autel, en prenant bien soin de ne pas toucher le centre où reposait le leurre, elle attrapa d’un bond la main que Milo lui tendait, au moment où, se balançant d’un bout à l’autre de la pièce toujours attaché par la cheville, il passa à sa hauteur. A la force de ses poignets, elle grimpa le long de la liane jusqu’en haut du cratère, puis remonta son compagnon. Une fois tous deux sains et saufs, dominant l’île dans toute sa hauteur, Milo Hawkins se permit cette petite remarque : « pour une fois que je n’étais pas à côté de la plaque, il a fallu que tu la ramènes ! », ce qui fait rire longuement Astrid Chel, et leurs éclats de leur voix résonnent encore aujourd’hui dans les méandres du Temple Perdu.

     

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