• Et la vie tourne, tourne, tourne, et nous file entre les doigts. Et le temps file, file, file et défait les fils tissés par nos mains. Jamais ne s’arrête, jamais ne ralentit, toujours en course contre lui-même, cherchant à aller plus loin encore, plus vite, plus rapidement, et il passe, passe, passe sans que nous ne l’ayons vu. Il est toujours là autour de nous, mais toujours nous précède de peu pour nous voler des instants précieux. Toujours derrière nous, à s’amuser à tout mélanger, tout remettre en place, faisant disparaître et réapparaître au gré de ses envies des tranches de nos vies. Il joue avec l’histoire, avec le monde, il sait tout et est partout, partout dans nos souffles, dans nos esprits, dans nos âmes, à nous faire tourbillonner au bout de ses mains dansantes et pleines de folies.

    Il est notre seule véritable possession et nous en manquons toujours, car il court, et fuit, et s’envole au fil des heures et des passions. Le temps qui se mesure et qui est pourtant si inconstant, le temps qui se vit plus qu’il ne se ressent, le temps qui danse, le temps qui chante, le temps qui valse avec la vie. La vie qu’il guide, la vie qu’il mène, la vie qui est si distrayante, si rayonnante. Et le temps qui claironne, le temps qui se rappelle toujours à nous, qui nous rappelle toujours à lui un jour, une nuit. Le temps qui crie, le temps qui luit, le temps qui fuit.

    Toujours devant, coincé derrière, au même moment, mais à l’envers. Et le temps file, file, file sur sa maille, et le temps coule, coule, coule vers l’amont. L’aval vers lequel nous tombons, toujours si près, à l’horizon. Inatteignable, qui nous rattrape, pourtant passé, et nous précède, et nous décède, et nous laisse, et nous oublie. Si fou, si tendre, si feu, si cendre.

     



    Des fois j'écris n'importe quoi. En écoutant Danse Macabre de Saint Saëns.


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